C'est de pilotage sans visibilité dont il s'agit. Enfin, sans visibilité extérieure car il faut quand même voir ses instruments 
.
On part vers le Sud à 2000 ft et là je coiffe une magnifique casquette qui ne laisse voir que la planche de bord. On commence par des virages en palier à 15° d'inclinaison, un coup vers la gauche, un coup vers la droite. Il faut bien se concentrer sur l'horizon artificiel et jeter un coup d'œil sur l'altimètre pour maintenir son palier. Il faut dire qu'avec les turbulences, ça gigote pas mal. On entend à l'oreille les variations de régime moteur, signe qu'on n'a plus trop une trajectoire horizontale . Le circuit visuel est centré sur l'horizon artificiel, un coup sur l'altimètre, un coup sur le directionnel pour savoir où on en est du virage, un coup sur l'anémomètre qui ne varie pas trop en palier et l'oreille à l'écoute du moteur avec un coup d'œil au tachymètre. Le variomètre ne sert absolument pas pour le pilotage car trop décalé en temps de réaction.
Ensuite, une interception en QDM sur le VOR CHW. Je tourne à gauche pour prendre un cap 30° inférieur au QDM affiché sur le VOR et on attend que l'aiguille se rapproche du centre. Elle y arrive doucement. Comme on tourne à 15° d'inclinaison pour 100 kt, cela fait des virages au taux standard de 3 °/s. Le calcul est vite fait, il faut 10 s pour rejoindre le QDM. En regardant la vitesse de ralliement de l'aiguille du VOR vers le centre, on anticipe le virage en conséquence.
On change de VOR, on passe à EVX et Alain règle l'aiguille du VOR au centre et me demande de rejoindre ce QDM en montée vers 2500 ft à 500 ft/mn. Je tourne à droite à 15° d'inclinaison vers un cap 30° supérieur au QDM affiché sur le VOR avec une assiette en montée tout en essayant de conserver les 500 ft/mn. Avec les turbulences, ça fait travailler le cerveau et le circuit visuel .
On retire la casquette pour découvrir le paysage ... Tient la base de Senonches 
. On monte à 3500 ft et on passe aux virages engagés ! Alain m'explique les actions à effectuer et il prend les commandes. Il met l'avion en virage à droite et ça part en descente quasiment sur la tranche, mama mia ! A toi, me dit-il ! Tout de suite, on reprend une inclinaison nulle en réduisant les gaz, puis doucement on tire sur le manche pour une ressource en souplesse. Bon de l'autre coté à présent. C'est reparti pour le grand cirque et de nouveau à moi pour reprendre la situation ! On reprend l'inclinaison nulle en réduisant les gaz et on effectue la ressource en souplesse. On remet les gaz pour reprendre la croisière et paf la panne moteur !
On passe au vol plané à la finesse max et on recherche les possibilités de panne, cela devient réflexe. Magnétos, richesse, carburant et robinet, givrage ou pompe, rien n'y fait, on va devoir se poser . On est au dessus de la base de Senonches et je cherche un champ kivabien(r) en regardant le panache de poussière que fait un tracteur, pour concilier vent de face, sens des sillons et longueur du terrain. J'en repère un mais je suis presqu'au seuil de celui-ci et plutôt que faire un virage à droite en perdant le visuel, je fais un virage à gauche d'où l'espèce de PTS pour l'approche . C'est là qu'Alain me fait remarquer qu'il y avait une magnifique piste en béton, celle de la base de Senonches ! Bon, dans mon esprit qui dit base désaffectée, de l'état de surcroit et avec vent de travers ne m'avait pas incité à l'utiliser ... En fait, pas de croix blanches sur la piste et en cas d'urgence tout à fait utilisable. C'est retenu pour la prochaine fois .
On terminera au retour avec un encadrement en 04. Content d'avoir gardé un peu de réserve pour le point d'aboutissement car en courte finale, la chute de vitesse à obligé à viser plus court ... Comme quoi, ne pas hésiter à viser plus loin et sortir son dernier cran de volet pour ajuster le tir. Par contre, pour l'exercice, j'avais débuté après un passage vertical de la manche à air et pour standardiser, il vaut mieux débuter l'encadrement à la verticale du seuil opposé de façon à bien dérouler la procédure.
