Le jour du test PPL-A !

Enfin plutôt le deuxième jour car le premier rendez-vous datait du 26 mars. Au départ, on devait être trois dans l'avion. L'examiné, l'examinateur et l'examinateur de l'examinateur. Pour des raisons diverses, ça a évolué vers une configuration avec l'examiné et l'examinateur de l'examinateur, sans l'examinateur (y'en a un qui suit pas dans le fond !). La navigation prévue était un a/r Rouen. Le TAF long de la veille à Rouen annonçait un ciel très peu nuageux en avant d'une perturbation jusqu'en début d'après-midi. On s'était mis d'accord avec le gentil examinateur (GE) pour un départ tôt, ce qui l'a fait lever encore plus tôt vu qu'il venait de loin et en voiture. Mais la météo n'a pas été conforme aux prévisions, quel scandale :) . En fait, ciel bas très nuageux et TCU à venir, les giboulées de mars de saison ... Néanmoins, toute la partie préparation du vol est épluchée en espérant une météo clémente mais au vu des images satellites, je renonce à partir. Nous reprenons rendez-vous pour le 24 avril. Une navigation a/r Châteaudun est à préparer pour la prochaine fois, pour se donner le choix entre le nord et le sud selon la météo du jour.

C'est le jour J !

Les cieux sont avec nous, du CAVOK de partout pour Rouen mais plus voilé sur Châteaudun. Je prends l'option Rouen. Le GE est donc venu avec un beau TB20 pour le rendez-vous de 10h. Ça doit être plus sympa que par la route ... La revue de la navigation est raccourcie par rapport à ce qui a déjà été vu la dernière fois et on passe au hangar. Prévol et zut une vis à moitié dévissée sur le Karman de droite sous l'aile que je n'ai pas vu mais qui n'a pas échappé au GE :) .

On s'installe et je fais un briefing passager au GE, notamment la manipulation de la balise 406. Et c'est parti ! Premier coup de démarreur et ça ne démarre pas. On fait tout bien ce qu'on a appris, on attend, on prend son temps et on refait de nouvelles injections. Deuxième coup, teuf, teuf, vroum, c'est parti pour de bon :) . Check, roulage et on décolle en 04 pour repasser verticale du terrain et débuter la nav au-dessus d'un petit bois plus loin, direction le nord-ouest.

Le point d'entrée WS de la TMA Evreux est une jonction de ligne HT, ce qui n'est pas un très bon repère me fait remarquer le GE. Ce n'est pas moi qui confectionne les points sur les cartes :) . Suivi du VOR EVX vers le nord et montée à 3000 ft sur les instructions du contrôle car un A310 fait des tours de piste à Evreux. Ça ne doit pas être donné de l'heure de vol ... Après la verticale EVX, on continue puis on redescend vers 1500 ft sur S de Rouen. Je quitte Evreux, je prends l'ATIS mais mon GE pense que je suis rentré dans la CTR et me demande d'orbiter. J'étais encore avant les écluses mais il m'expliquera au débriefing que sur des zones contigües, si on n'a pas le temps ou les moyens de prendre l'ATIS, celui-ci n'est pas obligatoire. Les informations seront transmises par le contrôle. On fait un toucher en 04 et on part vers N pour de la mania.

Ça sera le terrain de jeu pour un florilège de virages serrés, vol lent, décrochage, etc ... Pendant les virages serrés, j'ai eu droit au masquage des instruments et le GE me fait remarquer que j'ai mieux maintenu l'altitude ... Retour vers la piste de Rouen pour un encadrement où je n'ai pas bien tenu compte du vent. Comme je voyais bien que par rapport au but visé (les plots) c'était court, je n'avais toujours pas sorti le deuxième cran de volet. La vitesse d'approche étant cependant assez élevée, le 140 km/h des manœuvres, le GE me faisant remarquer qu'on est trop bas pour sortir le deuxième cran, il serait judicieux de transformer cette vitesse ... Donc en augmentant l'assiette, la trajectoire s'est allongée et la vitesse d'approche était bonne pour faire un carreau en plein sur les plots :) . On sort au TWY T3 et le GE prend les commandes pour faire un demi-tour au point d'arrêt pour un nouveau départ. Pendant qu'il discute avec le contrôle, je prépare mes petites affaires pour la suite. Normalement, c'est un retour Dreux mais on sait bien qu'il ne va pas être direct :) .

Le cerveau commence un peu à chauffer car après le passage verticale, je ne me rappelai plus si j'avais eu la clairance pour sortir par EL d'Evreux ou par S. Bon, les deux points sont assez proches ... Au débriefing, il m'expliquera qu'il ne faut pas hésiter à redemander en cas de doute. De toute façon, il me dit que la météo au sud est bouchée et qu'il faut plutôt aller vers l'ouest. On suit donc la Seine au sud de Rouen. Je ne sais plus ce qu'il m'a demandé d'autre mais la conclusion était que Bernay était un bon terrain pour se dérouter, sans doute à cause du restaurant :) .Je prends la règle de déroutement et trace un beau trait au crayon rouge sur la carte IGN toute neuve, saison 2010. Le trait part d'Elbeuf vers Bernay. Comme il ne faut pas survoler la ville, je passe sur l'autre méandre de la Seine pour sortir à W. J'effectue la check de déroutement en notant les temps sur la carte, en tenant compte du vent qui est plein arrière. Au début, pas de points de repère caractéristiques, je suis donc le cap en croisant les doigts ... Ah, l'autoroute en face qui est aussi sur le trait rouge et on est pile dans la bonne direction, le moral revient :) . Je commence à peine le briefing pour la VAC de Bernay que, paf la panne !

Pour faire tout bien, j'annonce ce que je fais, le message de détresse, je demande à mon passager de mettre en œuvre la balise 406. C'est là que le GE me dit qu'il va jouer au passager idiot. Il sort la balise, déplie l'antenne et dit en rigolant qu'il crève un œil du pilote ... comment que ça marche ... Bon, dans le réel on se demande ce que ça donnerait :) . Du coup, comme à Rouen, bien que le champ choisit était bien, ça lui semblait un peu juste mais bon, ça passe. On repart vers Bernay qui est juste à coté et là j'oublie de remonter jusqu'à 500 ft au-dessus du tour de piste. Une remarque du GE et je me rends compte de la boulette et hop 500 ft plus haut. En finale 10 à Bernay, le GE me fait remarquer qu'il y a un joli troupeau de vaches sur la piste. Ah ? Il n'y a rien. Ah oui, remise de gaz. On repart et là, il me prend la manette des gaz et me dit que le moteur ne va pas bien, il a perdu de la puissance. Et pas le droit d'y toucher ! Bon, c'est parti pour le basse-hauteur en PAN-PAN. Ah oui, pas touche aux gaz. Je suis tenté de prendre de la vitesse en descendant mais une remarque à droite me dit de rester à 300 ft AAL. On se pose en 10 et on se gare pour la pause déjeuner. Ouf, deux heures qu'on vole en rond, en zig et en zag !

Malheureusement, le restaurant est exceptionnellement fermé pour le GE qui a oublié son piquenique. Je lui propose de partager mais il refusera. Il préfère que je sois bien nourri pour la suite ... On repart pour la dernière branche en s'apercevant que la casquette VSV a été oubliée ce matin ! Une idée me vient et la carte 1/500000 pliée en gouttière, coincée sous le casque fera l'affaire :) . Le manque d'expérience fera que je me suis trop rapproché de la piste pour les essais moteur. A Dreux, il y a plus de place. On se replacera sur le taxiway. Décollage et passage dans la TMA d'Evreux pour le VSV, suivi de virages engagés. Puis un exercice que je n'ai pas compris au début quand il m'a demandé de prendre un route comme axe de piste pour faire un dernier virage. En fait, c'était pour simuler l'approche de décrochage en dernier virage mais le cerveau commence à être embrouiller et les scénarios pas toujours compris. On passe à l'IVV où mon message PAN-PAN est un peu trop optimiste, le MAYDAY convenait mieux ... Je trouve un beau champ fraichement hersé et de bonne longueur. Le hasard a voulu qu'il soit juste à coté de la maison de mon instructeur ... désolé pour le tapage !

Puis, retour maison sur Dreux où l'on se dit qu'il est temps de se poser lorsque j'annonce après avoir vu la manche à air que je m'intègre en 04 et vais rejoindre la vent arrière 22 ! Une remarque à droite et je corrige le tir. Du coup, je m'intègre court sur la vent arrière 04 et j'aurai du annoncer un milieu de vent arrière. Et pour finir, un atterrissage sans volet. Après le toucher, je cabre un peu trop vite le zoziau qui redécolle sur une bosse. Je bloque l'assiette et un ch'ti coup de gaz juste avant de retoucher en douceur. Roulage à la pompe pour y mettre 61 L des 3 heures de vol ... Le GE est parti au club pendant ce temps pour les papiers mais il ne m'a rien dit ...

Bon, j'ai eu un joker pour la boulette de fin car il était satisfait de tout le reste :) . Débriefing très complet et instructif. On va s'occuper de la transmutation du papier vert en licence ! Le beau TB20 est reparti dans les cieux :)